– Malgré l’anticipation d’une baisse des taux d’intérêt américains, l’or marque une pause.
– De grandes banques comme Citigroup misent sur une envolée prochaine du métal précieux.
– La demande individuelle diminue en Inde et en Chine.
Alors que les marchés financiers anticipent une détente monétaire de la Réserve fédérale américaine dès septembre — avec une probabilité estimée à 85 % selon l’outil FedWatch du CME — le métal jaune marque une pause.
En cause : un affaiblissement du secteur des services aux États-Unis en juillet, qui freine momentanément l’élan haussier des prix.
Ce mercredi matin vers 9 heures, l’once de métal jaune vaut environ 3373 dollars et celle d’argent près de 38 dollars.
Les analystes de Citigroup ont révisé à la hausse leurs prévisions : ils voient désormais l’or atteindre des sommets historiques, entre 3300 et 3 600 dollars/once dans les trois mois. Un changement de ton net par rapport aux estimations de juin, qui tablaient sur une consolidation entre 3100 et 3500 dollars.
Selon la banque, les craintes d’une récession américaine, nourries par des taux élevés et un climat commercial incertain, incitent les investisseurs à se tourner vers l’or pour se protéger des risques baissiers.
En coulisse, les banques centrales continuent elles aussi d’étoffer leurs coffres. Au deuxième trimestre, elles ont ajouté 166 t d’or à leurs réserves. Ce chiffre est toutefois en repli de 33 % par rapport au trimestre précédent.
La Pologne, en tête du classement, a renforcé ses réserves de 68 t sur les six premiers mois de l’année, dépassant désormais la Banque centrale européenne en volume d’or détenu. La Turquie, le Kazakhstan et surtout la Chine suivent de près — Pékin déclare officiellement 2 296 t, même si certains experts estiment que les réserves réelles dépassent en réalité 5000 t.
La demande physique, notamment en Chine et en Inde, montre des signes d’essoufflement. En Chine, la consommation de bijoux en or a chuté de 26 % au premier semestre, pour atteindre son niveau le plus bas depuis 2009 (hors pandémie).
Une baisse imputée aux prix élevés, qui pèsent aussi sur les achats des particuliers comme des banques centrales.