– Pas de baisse des taux américains à court terme.
– Reprise du dollar.
– Pronostic de cours de JP Morgan.
Le métal jaune, qui évoluait dans un climat d’attentisme depuis le début de la semaine, a subi un coup de froid après la publication d’un indice des prix à la consommation aux États-Unis plus élevé que prévu (2,7%). Ces données ont eu pour effet de renforcer le dollar et de mettre le cours de l’once sous pression.
Ce mercredi matin vers 9 heures, l’once d’or s’échange à 3342 dollars et celle d’argent à 38 dollars.
La légère hausse de l’inflation par rapport au 2,6% attendus douche les espoirs d’un assouplissement monétaire rapide de la Réserve Fédérale.
La réaction des marchés a été immédiate et mécanique. La perspective d’une Fed contrainte de maintenir une politique plus stricte pour juguler l’inflation a donné un coup de fouet au dollar et aux rendements obligataires.
Pour l’or, qui ne génère aucun rendement, ce scénario est un vent contraire. Le cours, qui flirtait avec les 3365 dollars l’once en matinée, a été poussé à tester la zone de support cruciale située autour de 3330 dollars.
La résistance majeure, quant à elle, se confirme autour de 3375 dollars, un seuil qui a bloqué toutes les tentatives de hausse récentes.
Cette pression conjoncturelle ne doit pas occulter les facteurs de soutien continuant à structurer le marché à commencer par les incertitudes géopolitiques persistantes et les menaces de guerres commerciales brandies par l’administration Trump, sans perdre de vue les tensions en Ukraine qui connaissent une nouvelle escalade, ou encore l’instabilité chronique au Moyen-Orient.
À ce climat anxiogène s’ajoute une tendance de fond, plus silencieuse mais tout aussi déterminante : la demande insatiable des banques centrales. Celles des pays émergents, en particulier, continuent d’accumuler massivement de l’or dans une stratégie de diversification de leurs réserves et de « dédollarisation » de l’économie mondiale.
Ces achats structurels offrent un soutien durable aux cours, décorrélé de la volatilité à court terme.
C’est pourquoi, malgré le coup de froid actuel, les analystes des grandes institutions financières maintiennent une vision résolument optimiste à moyen et long terme.
J.P. Morgan, par exemple, anticipe un cours moyen de 3675 dollars l’once d’ici la fin de l’année, et vise même les 4000 dollars pour la mi-2026. Pour la banque américaine, la consolidation actuelle, accentuée par le chiffre de l’inflation, n’est qu’une pause avant une nouvelle vague d’appréciation, portée par des fondamentaux qui restent exceptionnellement solides.